«Je ne veux pas gagner ma vie, je l’ai.» Boris Vian, L'écume des jours

9/25/2012

retour sur une soirée - Biennale de la Danse #1

c'est la deuxième fois que je vois une pièce de Jiri Kylian dansée par le Ballet de l'Opéra de Lyon, après Bella Figura. One of a Kind a été crée en 1998 pour le Netherlands Dans Theater à La Haye, dont Kylian est le directeur depuis 1978, et entre au répertoire de l'Opéra en 2008. C'est la première fois que Kylian confiait une oeuvre si importante à une autre compagnie. L'art chorégraphiqe du chorégraphe tchèque a quelque chose de très pure, approfondi et extrèmement touchant.

La scénographie de One of a Kind a été conscue, bien sur, par un japonais. La scène change pour chacun des trois actes, mais le monde représenté reste abstrait et symbolique, marqué par l'architecture "dangereuse" et sensuelle de l'architecte Atsushi Kitagawara. D'abord des bloques blancs, pointus, puis des objets mobiles qui pendent du plafond, menacants et futuristes et pour le troisième acte 3 escaliers menants à nul part. Jiri Kylian explique ce que l'architecture de Kitagawara lui permet: " Atsushi Kitagawara m'a appris à considérer la danse comme une architecture spatiale en changement permanent."
Cependant, ce qui change ici, c'est uniquement l'espace, l'atmosphère chorégraphique reste la même durant tout le spectacle, accompagnée, par le violoncelliste Matthew Barley. Il est, avec la seule danseuse restant sur scène durant toute la soirée, l'unique constante de la pièce, qui se constitue de solos, duos, trios et plus, momentanés, surgissants. Ils sont seuls ou pas, libre, mais contraint à la collectivité.  "C'est un poème à la liberté, dans la vie comme dans l'art."
Ici une vidéo avec le NDT et sans le violoncelliste, qui lui reprend la partie des chanteurs.
Le plus marquant par contre sont bizarrement les pauses, qui n'en sont pas vraiment. C'est à ce moment que Kylian éclate le monde clos crée devant nos yeux en laissant agir les techniciens sur de facon scène visible pour le public. S'installe alors comme un dialogue entre la danseuse principale, qui reste et improvise durant ces transformations scéniques, et le changement hors-fiction autour d'elle. C'est comme une infraction dans le monde, mais lequel, le leur ou le notre?

Et la clareté de Bella Figura