«Je ne veux pas gagner ma vie, je l’ai.» Boris Vian, L'écume des jours

7/16/2012

"le spectateur pense qu'il est libre"

"...mais il ne l'est pas."
© Laurent Grasso, Les Oiseaux, 2008, Vidéo numérique, couleur, son,
8 min 55 sec, en boucle.
Derrière les tuilleries, derrière les odeurs des churros et de la glace artisanale de la fête foraine du jardin des tuileries, on arrive au Jeu de Paume, musée silencieux de l'extérieur, on a presque l'impression que c'est fermé. Mais à l'intérieur on voit, d'une manière toute aussi sobre mais pas moins captivante, ce qu'on a peut-être pas vu avant (ce qui va avec la conception du jeu de paume autour de la photographie et de l'image). "Visibility is a Trap", les tubes en néons, installés par l'artiste francais Laurent Grasso le disent clairement, ne vous fiez pas aux apparences. L'exposition, on pourrait peut-être même dire l'installation d'expériences, vous laisse avec un sentiment étrange, un calme profond et un questionnement sur ce que c'était ce qu'on vient de voir à l'instant. "C'est des évocations, pas des directions", qui sont données aux spectateurs d'après la commissaire d'exposition Marta Gili. "L'expérience de chacun fait partie de l'oeuvre et le fini en quelque sorte." C'est une belle idée de savoir que nous ne regardons quelque chose de terminer, que nous ne pouvons plus changer ou qui est figé, mais que rien est stable, plutôt diffus.
Durant l'exposition Uraniborg, Grasso nous fait participer à ses observations et percéptions. L'observation d'un parc de sculptures, Bomarzo, datant de 1550 en Italie, de nuages d'oiseaux dans le ciel de Rome au dessus du Vatican (on se demande par moment si ce qu'on voit n'est peut-être pas fabriqué par une machine, tellement la perfection des formations est frappante. Ce n'est pas étonnant que, comme nous dit la note d'information, certains y interprètent le futur), d'un château d'observation planétaires sur l'île de Ven entre le Danemark et la Suède, le fameu Uraniborg, et finalement les observations d'un faucon survolant le désert. Mais ces "simples" observations sont plus que ca, ce sont des manières de voir dans une exposition explorant les manières de faire voir. Est-ce que c'est ca, la réalité, l'histoire ou est-ce une construction? Comme dit Marta Gili, le spectateur pense regarder et avoir la liberté et la vérité, mais c'est tout le contraire, "c'est la perversion dans notre société". Et l'exposition en fait de même. On a l'impression d'être libre dans son choix, mais le travail de dispositif de Grasso est tel un labyrinth qui nous dévoile des images et des chemins qu'en avancant dans une certaine direction. Ainsi on ne peut jamais vraiment tout voir des contenus des box blanches à gauche et à droite des couloir, ce ne sont que des indications ou peut-être que des pièges.
alors, tu vois dieu? © Laurent Grasso, Specola Vaticana, 2012

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